Commune - Histoire et partimoine - Le Presbytère

Le Presbytère de Saussey

Le Presbytère de Saussey


Le lieu-dit « Le Presbytère » est situé à 500 mètres de l’église, au bas du bourg, en bordure de La Gauderie et du Grand Beaucoudray. Entièrement entouré de murs on y accède par un chemin longeant le court de tennis communal et la salle polyvalente qui faisaient autrefois partie de l’ensemble.

 

Le presbytère, n’étant plus habité par ses desservants ecclésiastiques depuis 1967 a été vendu par la commune en 1988 qui a toutefois conservé deux de ses bâtiments annexes, le garage devenu club-house du tennis-club et l’ancienne boulangerie.

 

Un peu d’histoire

 

La paroisse de Saussey est mentionnée dans un acte datant du 12e siècle sous l’épiscopat de Richard de Bohon (1151-1178) dans lesquels l’évêque fonde le prieuré de Savigny qu’il donne au prieuré de Sainte Barbe-en-Auge, le dote et attribue aux religieux qui y demeurent le moulin qu’il possède à Saussey et tout ce qui lui appartient en cette paroisse y compris le droit de présentation à la cure. Par la suite, ce droit de présentation est exercé alternativement par les seigneurs de Saussey et le prieur de Sainte Barbe-en-Auge. En 1609 ce dernier cède son droit aux Jésuites de Caen.

 

Un autre acte de 1327 indique par ailleurs que le curé doit avoir un vicaire, le payer, le loger et le nourrir dès lors que la paroisse compte au moins 200 communiants.

 

Revenons au presbytère. Au milieu du 18e siècle il est en très mauvais état et près de tomber en ruine. Les paroissiens se réunissent le 16 janvier 1746 pour en délibérer. Ils constatent qu’il faut tout refaire à neuf et qu’il est préférable de construire une maison plus petite qui demandera moins d’entretien. Le curé de l’époque Charles-Louis-Alexandre Ferrand de la Conté se charge de son coté de faire réparer le chœur de l’église et les murs du potager du presbytère. Il prend également à sa charge la construction d’une boulangerie.

 

Un appel d’offre est lancé et remporté par le sieur Mariette des Loriers. La commission d’appel d’offre est composée de messieurs d’Olonde, Bactot, Geffroy, Montrocq et Le Roy. Le prix d’adjudication se monte à 4500 livres pour la paroisse et 900 livres pour le curé.

 

Les travaux commencent rapidement et seront achevés en mai 1748 date figurant toujours sur la poutre faitière de la maison. La couverture est alors réalisée en chaume.

 

Des réparations s’avèrent cependant nécessaires dès 1758, à la mort de l’abbé Ferrand de La Conté et sont demandées par son successeur l’abbé Louis-Luc du Hamel frère du seigneur de Saussey.

 

A la Révolution le curé, l’abbé Langoisseur,  refuse de prêter le serment constitutionnel et doit s’exiler à Jersey bientôt suivi par ses deux vicaires. Il est remplacé de 1791 à 1796 par l’abbé Grimault. Pendant la Terreur l’église n’est pas profanée, elle est fermée, deux cloches sont envoyées au district ainsi que les calices, ciboires, croix et bronzes. Le reste du mobilier est vendu aux enchères, les ornements seront rendus à la paroisse gracieusement  par leurs acquéreurs après la tourmente. Ce n’est qu’en 1803 que paroisse et presbytère retrouvent un nouveau curé.

 

Au cours de la seconde moitié du 19e siècle, l’abbé Lefèvre curé se 1852 à 1878 entreprend d’importants travaux de rénovation et de modernisation du presbytère. On lui doit notamment la couverture actuelle de la maison en ardoise, les lucarnes du toit, la niche surmontée d’une croix coté jardin et la mise en place d’une statue de la vierge dans le jardin dans une niche construite sur le mur du sud. Il remplace l’ancienne porte charretière du 18e siècle par celle que nous connaissons aujourd’hui et rehausse les bâtiments annexes qu’il recouvre eux aussi d’ardoise.

On doit également à l’abbé Lefèvre d’importants travaux d’aménagement et de décoration  dans l’église.

 

Pendant toute la guerre de 1940 le presbytère est occupé par des artilleurs allemands qui ne font pas trop de dégâts.

 

Au cours des années 1950 la commune refait la couverture en ardoise et supprime les lucarnes coté jardin. Celles-ci ont été rétablies par les propriétaires actuels dans le style coutançais.

 

Architecture

 

L’ancien presbytère de Saussey est représentatif de l’architecture de son siècle dans le Coutançais. Bâti sur une pente il repose sur une cave voûtée de trois arches confortée sur son pignon sud par un puits maçonné d’une dizaine de mètres de profondeur desservant à la fois l’intérieur et l’extérieur de la maison. L’entrée de celle-ci sur la façade est ornée d’un escalier en fer à cheval lui donnant son caractère. Il donne accès à une grande entrée ayant conservé son escalier d’époque en bois menant aux étages. Au fond une porte donne accès au jardin. A droite de l’entrée le salon a conservé ses boiseries et sa cheminée, à gauche l’ancienne cuisine comporte une grande cheminée dotée d’impressionnants corbeaux.

 

Le jardin organisé autour d’une large allée centrale bordée de rosiers entourés d’une bordure de buis menant à la route du bourg. Il est entièrement clos de murs. Il est dessiné en quatre pelouses formant une croix. Le mur exposé au sud alterne rosiers et agapanthes de Jersey.

 

L’ensemble des bâtiments et jardins, bien ordonnancé dans son quadrilatère, dégage avec charme une grande impression de calme propice à la réflexion.

 

 

Aujourd’hui

 

Beaucoup des habitants de Saussey sont encore très attachés à leur ancien presbytère. Il est encore le lieu de bien des souvenirs : processions, communions, catéchisme, travaux de jardinage ou d’entretien.

Les travaux de rénovation plus que nécessaires qui ont été réalisés ont permis à cette belle maison de conserver tout son caractère.

Retour