ARMAND LE BRUN

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ARMAND LE BRUN

Né à La Monnerie  ( Saint-Denis-Le-Gast) en 1834, Armand-Honoré Le Brun meurt à Paris en 1907. Il est enterré à Saussey dans la belle tombe qu’il avait fait ériger pour ses parents François Honoré Le Brun (1799-1886) et Marie-Victoire Drieu (1796-1867) originaires de Saussey, propriétaires d’une maison à La Planche.
L’histoire commence comme un conte de fées.
Il était en 1849 un jeune garçon âgé de treize ans assis sur une pierre à La Monnerie, à l’entrée de la ferme de ses parents agriculteurs qui lisait un livre, la vie d’Arondino, juste récompense d’un prix reçu en fin d’année scolaire. Comme bien des livres de prix de cette époque si l’enveloppe était belle le contenu était d’une grande médiocrité.
Passe une belle dame en calèche , c’était Rachel, la plus grande actrice de son temps, venant d’une tournée à Avranches où elle venait d’interpréter Phèdre. Elle faisait étape chez ses amis Véron à la Monnerie avant de rejoindre Caen puis Paris.
Elle descend de voiture et demande au jeune garçon :
« Sont-ce là vos prix ? Quelle pitié ! Mon enfant lisez-donc Corneille et Racine. Vous ne les avez point ? Je vous les enverrai. »
Trois mois plus tard Armand Le Brun recevait deux magnifiques volumes dorés sur tranche, reliés en chagrin, sur la couverture desquels étaient gravées ses initiales A.L.
Au verso de la première page Rachel avait écrit : Donné à Armand Le Brun à qui je souhaite un bel avenir.
La suite devait confirmer le voeu de l’actrice. Armand Le Brun poursuit ses études. Licencié ès-lettres il est successivement professeur aux collèges de Coutances, Laon, Douai , Tournon et Alençon.
En 1869 il devient précepteur des enfants d’Achille Fould ancien ministre d’Etat de Napoléon III et rédacteur en chef du « Magasin des demoiselles » aux éditions Furne et Jouvet dont il devient associé en 1872. Le « Magasin des demoiselles » était une revue très appréciée dans la seconde moitié du XIXe siècle couvrant des sujets aussi variés que la littérature, les voyages, la morale, l’histoire, les sciences, la musique etc… à une époque où la télévision n’avait pas encore envahi les foyers.
Il a eu le premier en France l’idée d’appliquer l’image à l’enseignement des langues vivantes et publié le « vocabulaire illustré des mots usuels, français, anglais, allemands (4500 gravures) et l’album-vocabulaire en cinq langues (800 gravures) chez Furne et Jouvet  (1873-1874).
En 1876 il achète le château de la Monnerie et épouse en 1877 Elvire Leluc dont il aura une fille.  Ses descendants habitent toujours la Monnerie.